Jeudi 11 avril 2013

Château de CHAMEROLLES (Musée des parfums)

Manoir de BONDAROY

Roses anciennes EVE à Phitiviers

Texte de Madame Dany AUBRY

Photos Amis du Musée

 

Parcs et Jardins de France : Portail du Jardin et du Paysage

 

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Une incitation à une nouvelle visite mais...aux beaux jours.

 

C’est à une visite pleine d’imprévus que nous ont conviés les Amis du Musée et, en particulier le Pasteur Lienhardt, organisateur de cette sortie.

 

Nous avions espéré un beau soleil mais c’est une pluie fine qui a été notre compagne et nous a empêché de profiter des Jardins et de la Roseraie, comme prévu au programme.

Le CHATEAU de CHAMEROLLES

Par contre, la visite du Château de Chamerolles a tenu toutes ses promesses.

Forteresse du XIIe siècle, elle a gardé ses grosses tours. Au XVe siècle, Lancelot 1er du Lac, chambellan du roi Louis XII qu’il a accompagné dans les guerres d’Italie, la transforme en château de plaisance. La galerie rappelle celle de Blois. François 1er y fait un séjour en 1518.

La famille Du Lac, protestante, n’a pu garder le château et a dû le vendre au XVIIe à des seigneurs catholiques.

 

Le château a servi plus tard de colonie de vacances, sous la houlette de la Ville de Paris, avant d’être récupéré par le département du Loiret en 1987 qui va le restaurer et l’ouvrir au public le 2 mai 1992.Il fallait lui trouver un thème.

Les parfums

L’industrie du parfum étant très présente dans le département, le château a donc été consacré à l’histoire du monde des parfums, du XVIe à nos jours. C’est ce que nous explique notre guide dans la salle où elle va tester notre »nez » devant un superbe « orgue à parfums ».

 

Fabriquer un parfum, c’est en effet, composer une « symphonie » à partir de notes que l’on accorde :

                La note de tête, à base d’agrumes, et qui dure 10 minutes.

                La note de cœur, florale, dure 1 heure

                La note de fond, plus intense, est donnée par des essences animales, des épices, de la vanille.

 

Pour créer un parfum 3 ans sont nécessaires.

Il existe 4 essences animales :

                Le chevrotin, qui donne le musc

                Le cachalot, l’ambre

                La civette (un chat sauvage d’Afrique)

 

Notre guide nous fait respirer 3 notes …

                Les 2 premières (pamplemousse et muguet) très agréables !

                Mais la troisième la civette….

 

Au XIXe apparaissent les produits de synthèse, notamment la coumarine, à l’odeur d’amande.

 

Le Musée

Nous partons ensuite pour la visite du château qui n’a évidemment pas conservé sont mobilier d’origine. Des bustes d’empereurs romains proviennent de la collection du Cardinal de Richelieu.

On a retrouvé de superbes poutres « engoulées » et tendu les salons de toiles indiennes fabriquées en Val de Loire. Les vitres portent les armes de Louis XII et Anne de Bretagne et celles des Du Lac et des Coligny.

Nous entamons ensuite la « promenade des parfums » qui nous emmène dans plusieurs pièces évoquant la place du parfum au cours des siècles, du XVIe au XXe.

 

Au XVIe, on utilise l’eau de la Reine de Hongrie, à base de romarin, des onguents, des baumes et des parfums ramenés d’Italie par Catherine de Médicis. On prend des bains parfumés dan le cuvier.

 

Au XVIIe, on découvre les essences animales. Les Précieuses inventent le langage des fleurs, mais dans les chambres, le cuvier a disparu

 

On fait une « toilette sèche » et le bain n’est plus que thérapeutique. Par contre le « fauteuil d’aisances » trône au milieu de la pièce. On chasse les odeurs en brûlant des pastilles parfumées sur un brasero. Les hommes sucent des pastilles, les femmes glissent des coussinets parfumés aux endroits stratégiques.

 

Au XVIIIe, la baignoire revient… on y est parfois à 4, un nuage de lait ménageant la pudeur… La chaise percée a gagné un cabinet. Le bidet apparaît : c’est le « confident des dames ». On se maquille beaucoup, en blanc avec des taches rouges sur les joues et des mouches dont l’emplacement est révélateur. Les dames composent leur parfum.

 

Au XIXe, le parfum s’industrialise et se commercialise. Houligan crée le premier parfum de synthèse « Fougère Royale ». Pulvérisateurs à parfums, fontaines dans les hôtels. Les étiquettes deviennent des œuvres d’art, les flacons sont fabriqués par des maîtres verriers.

 

Nous en admirons ainsi qu’un grand orgue à parfums, dans plusieurs salles, avant de quitter notre guide.

 

La Chapelle

Le Pasteur Lienhardt se charge du reste de la visite dans un lieu qu’il connaît particulièrement bien et qui lui est très cher car il a largement contribué à sa restauration.

Dans l’escalier qui y mène, au plafond, on peut voir les armes de la famille Du Lac. C’est le seul endroit où elles subsistent.

Sous un porche, une magnifique porte Renaissance montre les parties « bûchées » lorsque le château est devenu propriété d’un seigneur catholique, en 1672. Cette belle porte, qui a cependant conservé une partie de son décor floral, ouvre sur la Chapelle qui nous réserve une belle surprise.

 

Un peu d’histoire : Lancelot 1er du Lac, gouverneur d’Orléans, avait épousé la sœur du Maréchal de Chatillon, Louise de Coligny, tante de l’Amiral. Son petit-fils, Lancelot II sera capitaine de la garde de l’Amiral. C’est lui, converti au protestantisme, qui crée cette chapelle, en en faisant un sanctuaire huguenot.

Sur le mur du fond, les inscriptions or sur fond bleu. Un grand cœur contient le Prologue (le Credo des Israélites) surmontant les Tables de la Loi. Cela en fait le lieu de culte réformé le plus ancien de France. Les inscriptions sont découvertes en 1987, cachées sous une toile peinte représentant l’Assomption de la Vierge. C’est le châtelain de Bondaroy, Roland de la Taille, qui a prévenu le Pasteur de cette extraordinaire découverte. Le Pasteur a étudié les textes et participé à leur restitution.

Au dessous, d’autres inscriptions, plus abîmées, se sont avérées être le texte du Notre Père et celui du Credo. Pour montrer leur loyauté envers le roi, les protestants avaient placé le blason royal sur les vitraux. Cette chapelle, unique, est signalée dans tous les guides protestants.

 

Texte du Pasteur LIENHART sur la chapelle de Chamerolles

Pour agrandir la page cliquer sur l'image

 

 

 

 

Nous quittons Chamerolles sans avoir pu parcourir

le beau jardin Renaissance.

 

Il faudra donc revenir

 

 

ROSES ANCIENNES EVE

 

 

 

Nous allons (non sans mal) à la Roseraie Eve…

 

Hélas un peu triste sous la luie et sans ses belles roses.

 Chacun y fait quelques emplettes : rosiers, confitures, savons etc.…

(Photo André Eve - Pierre de Ronsart)

 

 

MANOIR de BONDAROY

Dernière étape de notre périple l


Le Manoir de Bondaroy, près de Pithiviers… un peu difficile à trouver !

 

C’est un beau bâtiment, solide, avec tours et porche. Jean de la Taille y est né vers1540. Son père l’envoi à Paris puis à Orléans pour y étudier le droit mais fan de Ronsard et de du Bellay, il préfère la poésie. Il participe pourtant aux batailles des guerres de religion. Blessé au visage, il est sauvé par le chirurgien d’Henri de Navarre. Il se retire dans son manoir pour se consacrer à la poésie. Très marqué par ces guerres fratricides, il compose pour Henri IV « le Prince Nécessaire ». Puis il écrit des drames bibliques. Il est célèbre pour ses tragédies qui annoncent Corneille. Il est l’inventeur de la règle des trois unités (lieu, temps, action). Il a eu de nombreux descendants dont beaucoup sont revenus à la religion catholique. La région de l’Orléanais héberge encore ses descendants sont Roland de la Taille.

 

Malgré la pluie, nous jetons un regard sur ce superbe manoir qui ne se visite pas mais nous pouvons juste glisser un regard par un trou du portail, avant de reprendre notre car pour le retour.

 

Un grand merci au Pasteur LIENHART pour ces très intéressantes découvertes.