Jean-Baptiste MAUZAISSE (Corbeil 1784- Paris 1844)

Portrait de femme

SDBg : Mauzaisse/1812

Huile sur toile

H 83,5 cm x L 72 cm

Inv. 2012.1.1

Ce portrait simple, bâti sur une harmonie de tons sombres, présente une solide construction et une sensibilité picturale qui permettent au spectateur d’entrer directement en contact avec le personnage. Le peintre reprend certaines formules développées par Jacques-Louis David pour mettre en valeur les modèles aux yeux clairs grâce notamment à l’harmonie de l’accord entre le col et la robe simplement décorée par un petit galon aux tonalités très clairs.

Elève de Vincent à l’école des Beaux-Arts, ami de Gros et d’Horace Vernet, sollicité par l’Etat pour peindre des plafonds au Louvre et à Versailles, Jean-Baptiste Mauzaisse est l’un de ces artistes classiques du début du 19ème siècle, appartenant à une génération de peintres longtemps méprisés par la critique, aujourd’hui en cours de réhabilitation.

Ce portrait, bien qu’actuellement non identifié, est fort intéressant. Il permet d’appréhender l’œuvre de l’artiste au début d’une carrière plus prometteuse, révélée par l’exposition de l’Arabe pleurant son coursier au Salon de 1812, aujourd’hui conservé au musée d’Angers.

L'oeuvre, est un portrait dans la série de ces portraits de jeunes femmes caractéristique de la petite bourgeoisie. On retrouve la même chemise blanche à collerette, bordée d'un galon dans le vêtement. Ce monde de la petite bourgeoisie, sinon des artisans ou paysans, éclaire tout particulièrement l'oeuvre plus intimiste de cet artiste, proche de cet univers de par ses attaches familiales. Son père Jean-Baptiste était bourrelier et organiste du chapitre royal de l'église de Corbeil. Cette acquisition ajoute ainsi au fonds existant des oeuvres de Mauzaisse un tableau de la première période de l'artiste, jusque-là peu représentée au musée.

Cette peinture d'époque (1812), présente un réel intérêt pour les collections liées aux artistes locaux et à la peinture de la première moitié du 19ème siècle. Si cette nouvelle acquisition s’inscrit dans un cadre chronologique bien représenté au musée, elle permettrait maintenant de s’orienter vers des sujets jusqu'à présent absents des collections, en dehors d'un portrait anonyme d'un mameluk d'origine syrienne mort à Melun, Abdallah d'Asbonne (1812) et du portrait de Napoléon en habit de sacre par Girodet (1814). Les acquisitions cherchent aujourd'hui à compléter les oeuvres d'artistes régionaux en relation avec les oeuvres déjà en possession du musée et montrant les différents aspects de leur production ; c'est pourquoi ce portrait a tout naturellement sa place au sein d'un petit ensemble, Mauzaisse de qualité, avec l'Arioste au milieu des Brigands (1817) et Jean-Baptiste Mauzaisse, père (1827) réhabilitant ainsi un peintre natif de la région.