MALESHERBES & YEVRE le CHATEL

JEUDI 10 MAI 2012

Malesherbes : Eglise Saint Martin

Cliquez sur les images pour les agrandir.

Les textes sont de Madame Dany AUBRY

C’est notre dernière sortie de l’année ... et par chance, il fait beau ! Cela réjouit notre Présidente Danielle LEVIAUX et l’organisateur de cette expédition, Le Pasteur Paul LIENHARDT.

 

Nous apprécions d’autant mieux le trajet dans les jolis paysages du Gâtinais : prairies, bosquets, où le printemps revêt les arbres de tous les tons de vert et fleurit les haies.

Nous arrivons de bonne heure sur la vaste place de l’église de Malesherbes. Notre car s’arrête devant un curieux monument aux morts en forme de pyramidion. Plus loin, une autre place bordée de tilleuls est dominée par un grand bâtiment qui abrite une école. Nous sommes vite rejoints par notre guide, Mme GARZENNE.

 

Très érudite, elle a fait beaucoup de recherches sur sa ville et sa situation, dans la vallée de l’Essonne, à la limite entre le Gâtinais et le plateau de Beauce. Son nom viendrait de la flore des marais qui entouraient la rivière. Le lieu est occupé depuis la Préhistoire. A l’époque romaine, il est traversé par la voie d’Orléans à Reims et porte le nom de Soisy. En 886, un premier acte le mentionne comme propriété donnée au Chapitre de la Cathédrale de Tours.

 

En 1226, il est cédé au seigneur de Malesherbes qui le réunit à ses deux autres fiefs, Malesherbes et Le Bois. Ces seigneurs occupent des places importantes auprès du Roi. L’un d’eux, l’Amiral Louis de Graville, restaure le Château et l’église, construit un Couvent, au XVème siècle. Les guerres de religion endommagent ces bâtiments. Le Château est donné par Henri IV à sa jeune maîtresse, Henriette d’Entragues (fille de François de Balzac d’Entragues et de Marie Pouchet ex maîtresse de Charles IX) qui le reconstruit.

 

En 1718, il est vendu à Guillaume de Lamoignon, Chancelier de France dont le fils sous le nom de Malesherbes sera ministre de Louis XVI et demandera en 1792, l’honneur de la défendre. Il le paiera cher : il sera guillotiné en 1794 avec une de ses filles, son gendre, sa petite-fille Aline et le mari de celle-ci, frère aîné de Chateaubriand. En 1813, la commune de Malesherbes s’agrandit de ses voisines, Rouville et Trézan.

 

 

 

Après ces longues explications, nous commençons la visite de l’église. Nous espérions faire celle du Château mais celui-ci, propriété privée, est en restauration.... et il faudra attendre !

 

L’église Saint-Martin date de la fin du XIIème siècle mais n’en reste que le bas-côté nord, la nef et la base du clocher. Elle est remaniée plusieurs fois : la chapelle de la Vierge est due à l’Amiral de Graville au XVème siècle, le bas-côté sud est du XVIIIème. Au XIXème, plusieurs travaux de consolidation et la pose de vitraux. D’extérieur, elle a une forme de grange.

 

 

 

A l’intérieur, la nef est soutenue par de gros piliers. Un beau vitrail du XIXème représente Saint-Martin portant l’église dans sa main et au registre inférieur la légende du Saint et le partage de son manteau. A gauche, le long du mur, le monument à Chrétien Guillaume de Lamoignon, donné par Louis XVIII, avec un buste en marbre blanc. Contre le chevet, la pierre tombale provenant de l’église de Trézan (vendue en 1822 à un maçon et démolie) représente deux frères : le chevalier Guy du Donjon mort vers 1227 et l’archevêque de Bourges Guillaume du Donjon, symbolisant les deux pouvoirs de la Société Féodale.

Dans la chapelle de la Vierge, une imposante et belle « Mise au tombeau »   ou « Saint Sépulcre ». Elle est commandée en 1495 par l’Amiral de Graville pour la chapelle de son château de Malesherbes. Guillaume de Lamoignon la fait replacer dans la chapelle du Couvent des Cordeliers en 1720. A la révolution, le Couvent est vendu. Monsieur de Malesherbes rachète l’intérieur de l’église. Ses héritiers remontent le monument de bric et de broc. Sans doute mis dans le jardin du presbytère pendant les travaux du XIXème, il ne retrouve l’église qu’en 1933. Il est restauré en 1963.

Huit personnages : le Christ entouré de Joseph d’Arimathie, porteur d’un curieux chapeau, Saint Nicomède, Saint Jean, la Vierge et les 3 Marie. A l’origine, il était polychrome. D’autres objets dont une statue en bois de Saint Sébastien, du XVIème, complétant le mobilier de l’église.

YEVRE le CHATEL

Cliquez sur les images pour les agrandir.

Les textes sont de Madame Dany AUBRY.

Notre visite terminée, nous devons faire nos adieux à notre guide et partir pour Yèvre le Châtel.

 

Encore un beau trajet dans la campagne par les petites routes. Puis nous apercevons, sur un éperon rocheux au-dessus de la Rimarde, petit affluent de l’Essonne, les ruines du puissant château fort de Yèvre. Le car nous dépose au pied des remparts. Nous montons par un escalier qui nous mène à une poterne, puis à une petite rue bordée de fleurs qui monte derrière l’église jusqu’aux murailles de la forteresse : deux grosses tours, un long mur, une porte fortifiée. Nous entrons dans la basse-cour. Deux membres de l’Association qui s’occupe du Château vont nous accompagner successivement pour la visite.

Les photos ci dessous sont de Madame  Dany AUBRY

Nous entrons dans la basse-cour où nous changeons de guide. Il nous fait remarquer la différence de construction entre les tours, faites par des maçons avec de belles pierres de taille et les courtines, construites par les gens du pays avec de petites pierres, en réalité 2 murs entre lesquels on faisait du remplissage, le tout sur une épaisseur de 1m50. Au bas des murailles, un arc de pierres « en hérisson » pour supporter le poids de pierres, technique vue en Orient.

Sur le côté à mi-hauteur, l’emplacement d’une poterne, issue de secours donnant sur une passerelle qui rejoignait les remparts. Nous prenons l’escalier pour atteindre la poterne donnant accès à la cour haute. Celle-ci est encore rehaussée par l’amas de détritus jetés là à la Révolution.

A droite, le « Logis Royal » actuellement à ciel ouvert. Il se tenait sur deux étages, avec des fenêtres à meneaux et des « coussièges » où s’asseyaient les belles dames... mais il n’a jamais servi ! Des giroflées poussent dans les murs... malgré les travaux de restauration. Nous entamons l’escalade de la grosse tour. Il y avait une prison, le tribunal se situait en face. L’escalier de la tour donne accès à une belle salle à plafond en croisée d’ogives. Depuis la terrasse, on a une vue à 360° sur l’Orléanais, le Gâtinais et la Beauce.

Tout près, ce qu’on croit être les ruines d’une église, elle n’a jamais été terminée, les moines de Saint Benoit à qui appartenaient le village en ayant stoppé la construction au XVème siècle.

Nous faisons le tour du chemin de ronde avant de redescendre. En face, se dresse l’église Saint Gault. C’est un saint breton dont les reliques ont été apportées par des moines bretons chassés par les Anglais. La femme du seigneur du lieu les leur a rachetées... pour compenser les exactions de son mari !

Un dernier tour dans cette mignonne église du village, simple et fraiche ... et il nous faut regagner notre car pour le retour.

Une très belle excursion dont il faut remercier la Commission Sorties... et espérer qu’elle nous en prépare d’aussi intéressantes pour la nouvelle saison.

 

Dany Aubry.