Les textes sont de Madame Dany AUBRY

Le matin, c'est le musée Baccarat qui nous accueille. Situé autrefois rue de Paradis, le voilà maintenant dans le bel Hôtel Particulier de Marie-Laure et Charles de Noailles, mécènes fastueux de toute une génération d'artistes du XXe siècle : peintres, musiciens, sculpteurs, écrivains, photographes, cinéastes etc. Ils ont plus particulièrement aimé et soutenu les Surréalistes.

La Vicomtesse Marie-Laure fut elle-même une personnalité très originale, cumulant en elle deux lignées aux origines plutôt contrastées : côté paternel, des banquiers juifs allemands, côté maternel, des descendants du Marquis de Sade !

Réaménagé par Philippe Starck, le musée s'est attaché à conserver l'atmosphère magique du lieu, notamment dans la salle de bal au décor baroque où peintures, dorures et miroirs font un écrin au splendides lustres de cristal. Quand nous y arrivons, une équipe est en train …. de nettoyer les pendeloques, qu'il faut démonter une à une !

L'exposition actuelle "l'Harcourt toujours" célèbre les 170 ans du mythique modèle à triple bouton et côtes plates, commandé par tous les grands de ce monde.

Nous le retrouvons dans toutes les salles, accompagné par la musique de Debussy qu'un piano blanc Pleyel, chaussé de bottes, module à l'infini.

Ce sont aussi à d'infinies modulations du même dessin que les 3 salles que nous visitons nous invitent. Des plus anciennes, service Charles X ou Napoléon III, aux plus modernes et aux plus oniriques. Festival de couleurs : pure transparence ou bleus, rouges, roses, jaunes, oranges, verts …. Ou même noirs ou chocolats !

Festival de formes : classiques services de table ou délires d'inventeurs, jeux de dames ou d'échecs, accessoires divers, bijoux etc. Ce qui ne nous empêche pas d'admirer les énormes lustres, les mobiliers des maharadjas, les torchères du tzar et autres merveilles ….. sans oublier la salle à manger et les toilettes !

Copyright Thomas Deron pour Baccarat

Copyright Claude Weber pour Baccarat

Puis notre car nous emmène à la Bastille, au port de l'Arsenal. Déjeuner libre avant de rejoindre le bateau de "Canauxrama" qui nous embarque pour une croisière sur le Canal Saint Martin, à travers un Paris insoupçonné : Une longue partie souterraine sous la Colonne de Juillet datant de 1835, puis les boulevards Jules Ferry et Richard Lenoir, datant d'Haussmann, éclairée par des puits de lumière et des arcs-en-ciel, d'œuvre d'un artiste japonais.

Revenus à l'air libre, c'est une belle promenade, presque champêtre sous des arbres qui arborent de belles teintes automnales. Passage de plusieurs double écluses, deux ponts tournants, des échappées sur un quartier de Paris, riche en histoire : l'un des plus vieux hôpitaux, Saint-Louis, fondé sous Henri IV, l'emplacement d'une cimetière mérovingien, la proximité du gibet de Montfaucon, le souvenir des anciennes industries et ateliers dont il ne reste presque rien (la cristallerie Schweitzer, les papeteries Exacompta, Clairefontaine, le Dauphin etc.)

Le logis du voleur de la Joconde et …. Le célèbre Hôtel du Nord.

Arrivée au bassin de la Villette, précédé de la superbe Rotonde (de Claude Nicolas Ledoux)

dont la colonnade se reflète sur les eaux.

Activités nautiques, spectacles, habitations se partagent ses bords. Plus loin, après le pont levant, le canal Saint Martin rejoint ceux de Saint Denis et de l'Ourcq et nous terminons notre voyage par une vue sur la Géode, la cité des Sciences, le Zénith, entourés de verdure.

Revenus à quai, nous retrouvons la chaleur de notre car pour rentrer à Melun.